Le torchon brûle entre Lexy et la Communauté de communes de l’agglomération de Longwy. Le maire, Gérard Allieri, a déposé une requête en annulation afin de contester la répartition du FPIC. Il se considère lésé.
La météo n’est pas seulement orageuse dans le ciel longovicien. Elle l’est aussi dans les relations entre les élus.
Le maire de Lexy, Gérard Allieri, vient ainsi de déposer une requête en annulation contre la délibération du 21 mars 2013 de la communauté de communes de l’agglomération de Longwy, par laquelle elle a décidé de la répartition du FP1C (Fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales).
Elle sera prochainement examinée par le tribunal administratif de Nancy. « Selon nous, la CCAL n’a pas respecté les critères légaux d’égalité dans la répartition », avance Gérard Allieri. Voilà pour la partie purement technique.
Pour le reste, le problème et l’animosité perdurent depuis plusieurs années déjà. « On n’arrête pas d’en parler mais personne ne nous écoute. On se contente de nous répondre que c’est la majorité qui décide, se plaint le maire de Lexy. Sur 633 000 € de crédits, la CCAL nous redistribue gracieusement 1812 €! Pendant que des communes comme Rehon ou Herserange touchent chacune 75 000 €. » L’élu s’emporte : « Alors qu’elles n’apportent aucune richesse à la CCAL quand nous lâchons 142 000 € chaque année. Nous sommes un moteur économique du bassin et on ne reçoit rien en retour. Les limites sont largement dépassées. » Avant de conclure : « Ils se foutent clairement de nous ».
Arranger le plus grand nombre
Face à cette violente attaque, le président de la CCAL et maire de Rehon, Jean-Claude Guillaume, a décidé de réagir en gardant son calme : « Que voulez-vous que je vous dise ? La répartition a été faite pour ne pas défavoriser certaines communes. Le maire de Lexy a toujours été sur cette ligne contestataire. Contrairement à ce qui a été affirmé, je suis à l’écoute. J’essaye de proposer des solutions qui arrangent le plus grand nombre. Mais il ne faut pas se leurrer : nous ne pouvons pas avoir un système où tout le monde est gagnant, c’est impossible ».
237 000 € du FPIC restent à la CCAL
Outre la répartition du FPIC, Gérard Allieri pense plus globalement que l’argent devrait rester au sein de l’intercommunalité plutôt que d’être redistribué, notamment pour préparer le financement de gros projets comme la construction de la piscine, sans augmenter la pression fiscale sur la population. Là encore, Jean-Claude Guillaume répond : « Il faut faire évoluer les choses progressivement, et surtout ne pas exagérer les faits. Cette année, 237 000 € du FPIC sont restés dans les caisses de la CCAL. Concernant le financement des grands projets, nous mettons tout en oeuvre pour éviter une augmentation des impôts ».
Malgré la bonne volonté du président de la CCAL, Gérard Allieri persiste et signe : « La CCAL ne comprend rien et n’est bonne qu’à récupérer nos dividendes ». L’éclaircie n’est pas prévue pour demain.
Républicain Lorrain – François Pradayrol.