Pour la quatrième année consécutive, la municipalité de Lexy vient de valider une baisse du prix de l’eau. Le précieux liquide sera désormais facturé 0,74 €/m³. La source de cette réussite remonte à 1994.
Le constat
« Pour 100 € d’eau payés à Lexy, c’est une facture de 210 € minimum dans les autres communes de plus de 2 000 habitants du secteur ! » Maire léxéen, Gérard Allieri ne cache pas sa satisfaction. Pour la quatrième année consécutive, son conseil municipal vient de baisser le prix du mètre cube d’eau. Le nouveau tarif en vigueur est désormais de 0,74 €.
« En quatre ans, ça représente une diminution de l’ordre de 13 %, puisqu’au départ, on était à un tarif de 0,85 €/m³. Nous sommes successivement passés à 0,80, 0,78, 0,76 et 0,74 €/m³. Et on en a encore sous le coude ! », se réjouit l’élu.
La recette
Bien entendu, un tel prix n’est pas tombé du ciel. Il est le résultat d’une stratégie à long terme. « À Lexy, nous avons toujours considéré l’eau comme la première des priorités », confirme le maire en place depuis 1989.
« À l’origine, nous étions alimentés par Montmédy, mais les problèmes de qualité de l’eau étaient récurrents. » Alors, la municipalité s’est mise en quête d’une autre solution. Dès août 1994, des forages ont ainsi été réalisés dans le bois situé entre Lexy et Cons-la-Grandville. Plusieurs sources ont finalement été trouvées. Dans la foulée, des travaux d’envergure ont été lancés pour alimenter le château d’eau de la commune. « Avec des subventions que l’on ne parviendrait plus à avoir aujourd’hui, mais aussi avec des emprunts importants. »
Parallèlement, une régie municipale a été mise en place pour assurer la gestion de l’eau en direct. De quoi générer de substantielles économies.
Les investissements programmés
Mais qui dit baisse du prix de l’eau, ne dit pas forcément fin des investissements. « Au printemps 2016, tous les compteurs des particuliers seront numérisés. Moyennant 50 000 €, nous avons acheté des têtes de lecture pour faciliter les relevés et les suivis de consommation. »
La commune a également prévu d’autofinancer la réfection de l’étanchéité de son château d’eau, pour un montant de 130 000 €. « On va aussi mettre 30 à 40 000 € pour parfaire le raccordement du futur centre Leclerc aux Maragoles, et 80 000 € pour alimenter trois nouvelles implantations aux Quémènnes. »
Le projet
En fait, pour aller encore plus loin dans la baisse du prix de l’eau, Gérard Allieri et son équipe misent sur un autre projet. « Sur fond de transition énergétique, nous avons passé une convention avec l’IUT Henri-Poincaré. Trois étudiants en hydraulique sont en train d’étudier la possibilité de produire de l’électricité à partir d’une turbine dans la Chiers … »
But de la manœuvre : utiliser cette énergie potentielle pour pousser l’eau des sources vers le réseau de Lexy à moindres frais. Et donc répercuter cette baisse des coûts de fonctionnement sur le tarif de l’eau.
L’inquiétude
Bref, le tableau serait quasi parfait si une inconnue ne subsistait. Se profilant de plus en plus, la transformation de la communauté de communes en communauté d’agglomération pourrait, à terme, uniformiser les prix de l’eau et de l’assainissement en les tirant vers le haut.
Une probabilité loin d’être au goût de Gérard Allieri : « Si nous sommes arrivés à faire ça tout seul (sous-entendu à ramener le prix de l’eau à 0,74 €/m³, N.D.L.R), à 21 communes, nous devrions être capables de faire encore mieux ! » Nul doute que le maire de Lexy aura à cœur de ne pas laisser son dossier de l’eau se faire emporter par les remous intercommunaux.
Source : Le Républicain Lorrain – Yannick Pagliuchi